Génération " Papa poule "

Publié le par Hélène Roman

 

En plusieurs générations le rôle du père a fortement évolué. Beaucoup plus impliqué aujourd’hui qu’auparavant avec son enfant, il se révèle attentionné et tient à profiter de chaque instant. Mais on peut se demander quelles ont été les raisons d’un tel changement. Pour en savoir d’avantage Marie Verhaeghe, mère dans les années 1960 nous livre ses impressions.

 

 

legumes-0--vmlgd-copie-1.JPG« En cinquante ans la société a énormément évolué et les hommes n’avaient pas les mêmes droits que maintenant » nous confie cette maman, aujourd’hui tout juste octogénaire. Le gouvernement a au fil du temps instauré des règles pour que les pères puissent être plus présent. On retrouve par exemple le congé de naissance de trois jours mais surtout depuis 2002 le congé de paternité qui s’étend jusqu’à onze jours en France. « Mon mari à l’époque faisait jusqu’à cinquante-deux heures de travail par semaine, il a raté beaucoup de moments avec ses enfants mais il le fallait pour pouvoir vivre correctement ».

  

Depuis peu, une nouvelle tendance s’installe : les pères au foyer ! Dans les années 1950, il était évident que c’était la mère qui s’arrêtait pour élever les enfants: « un père au foyer, ça ne se faisait pas ! ». Elle explique que les mentalités à l’époque étaient tout autre. « Si dans une famille c’était le père qui se'arrêtait, ça aurait jaser. Ce n’était pas la mode ! ». Pour élever ses cinq enfants, Marie Verhaeghe a du s’arrêter pendant quatorze ans puisque « à l’époque il n’y avait pas de crèches comme maintenant ». L’avantage c’est qu’elle a pu continuer à travailler à coté en gardant à domicile d’autres enfants que les siens. Comme elle le dit « un père n’aurait pas pu faire ça ! » Un travail non déclaré mais qui a permis à la famille de mieux s’en sortir sur le moment. Selon elle, le phénomène du père au foyer s’explique surtout par le salaire que perçoit l’homme ou la femme. « Le couple regarde avant tout l’aspect financier et n’hésite plus à envoyer la femme au travail ». L’image du père a évolué et on ne lui prête plus exclusivement cette fonction de ramener l’argent à la maison. « Il a fallu du temps pour en arriver là mais c’est une bonne chose : un père est autant capable qu’une mère de s‘occuper de son enfant ».

 

De plus en plus on voit les pères s’attendrir et devenir très complices avec leurs enfants. Pour notre maman, ce n’est pas une révolution mais simplement aujourd‘hui « le père ose se montrer ». Elle reconnait qu’à l’époque elle connaissait beaucoup de pères qui en rentrant du travail « préféraient lire leurs journaux et boire une bière que de jouer avec leurs enfants. « Mais n'est-ce pourtant plus le cas aujourd’hui ? . Il y aura toujours des pères plus attentionnés que d’autres et cela quelque soit l’époque ». Dans son cas, elle avoue que son mari a lui au contraire « profité de chaque temps libre pour partager des moments avec ses cinq enfants ». Il était à sa manière « un papa poule ». « Lui seul avait le permis de conduire et en amenant les enfants à toutes leurs activités extra-scolaires il avait l‘occasion de leur montrer son dévouement ». Mais aujourd’hui le mode de vie et les conditions de travail sont différents. Le père a plus facilement l’occasion de partager des moments avec ses enfants, « et il veut prendre sa place dans l’éducation . Il n’a plus peur de montrer son côté sensible et de prouver son amour envers sa progéniture ». C’est surtout ça la grande révolution. « Avant l’homme ne parlait pas facilement de ses sentiments et préférait se montrer dur ce qui influençait son comportement ». Mais aujourd’hui bien au contraire un papa poule c’est craquant ! N’est-ce pas ? 

 

 

Publié dans Interviews

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